La vielle

VielleVielle

La vielle (ou vièle) à roue est un instrument à cordes frottées par une roue en bois.

Celle-ci est actionnée par une manivelle tournée de la main droite, pendant que la

main gauche joue la mélodie sur un clavier.

Le premier ancêtre de la vielle à roue apparaît au Moyen Age, dès le 9ème siècle, approximativement un siècle après l'invention de la manivelle.

Puis au 12ème siècle se joue dans les églises (principalement dans les abbayes) l'instrument appelé "Organistrum". Le musicien joue la mélodie avec des tirettes nécessitant les deux mains, ce qui nécessite une seconde personne pour tourner la manivelle.

Plus tard, ces tirettes sont remplacéees par un clavier, ce qui permet au musicien de se passer de son assistant. L'instrument, également plus simple, existe alors sous le nom de "Chifonie".

Une évolution très importante de l'instrument se produit à la fin du 17ème siècle lorsqu'un luthier de Versailles a l'idée de monter des mécanismes de vielle sur des corps de guitare et de luth. Existant jusque là sous une forme simple et rustique et réservés aux mendiants, ces instruments sont alors construits avec beaucoup de soin et richement ornés. Le 18ème siècle est l'âge d'or de la vielle, elle est jouée à la Cour et dans les salons. Elle est très présente dans la musique baroque. Parmi les plus connus, Vivaldi compose pour elle, Jean-Jacques Rousseau en joue et compose également.

La révolution française va provoquer un second changement dans l'usage de la vielle, Abandonnant les salons, l'instrument se maintiendra dans le milieu populaire, qui l'avait également adopté. Avec un foyer important dans le Morvan, le Berry, le Bourbonnais, les Combrailles, un deuxième âge d'or aura lieu à la fin du 19ème siècle avec les fameux luthiers de Jenzat (dans l'Allier).

C'est un instrument qui continue actuellement à évoluer, avec de nombreux luthiers qui ont amélioré la technique de fabrication et la qualité du son. Les modèles électro-acoustiques augmentent, grâce à l'électronique, les possibilités de l'instrument, lui permettant d'aborder tous les répertoires.

 

Le mécanisme

Deux cordes appelées chanterelles, passent par le clavier, leur longueur de vibration étant changée par l'action des touches. En effet, chaque touche est reliée par une tige coulissante à une paire d'éléments, appelés sautereaux, qui, comme le doigt du violoniste, appuient sur la corde, déterminant ainsi la longueur de corde vibrante. Lorsque le musicien quitte la touche, la vibration rejette celle-Vielle à roueci, faisant reculer la paire de sautereaux.

Un nombre variable de cordes, passant hors du clavier, émettent chacune un son continu. Ce sont les bourdons (gros bourdon, petit bourdon, mouche, corde du chien ou trompette). Ces bourdons sont accordés bien sûr en fonction de la tonique et de la dominante.

Parmi ces bourdons, la corde "du chien" est très particulière, donnant la possibilité de rythmer la mélodie. Cette corde ne passe pas sur un chevalet fixe mais repose sur une petite pièce de bois appelée chien, en raison de sa forme, maintenue sur la table d'harmonie uniquement par la pression de la corde. Lorsque cette corde vibre suffisamment, la pièce de bois se met elle-même à vibrer alors sur la table, et génère un son comparable à un grésillement. L'instrumentiste produit cette vibration par une frappe de la manivelle, que l'on appelle détaché ou coup de poignée.

Il ne faut pas oublier les cordes dites sympathiques. Cordes métalliques tendues sur la table d'harmonie (et accordées), elles n'interviennent pas dans le jeu de l'instrument mais sont très importante pour sa sonorité.

Les instruments les plus évolués actuellement peuvent posséder trois ou quatres chanterelles accordées différemment. Également plusieurs jeux de bourdons et deux ou trois cordes de chien, auxquels des capodastres sont adjoints, permettant de jouer dans n'importe quelle tonalité, ce que ne permet pas l'instrument "standard".